Antoine Trapp

— unreal : sex : entanglement —

Opening 07.06.2024 from 6pm.

The show will be open on the weekend and by appointment until the 23.06.2024.

☼ hosted by Tonus, 189, rue Ordener, 75018 Paris ☼


Avec humilité et tendresse

je pose la sonde. Instantanément une image se forme, une retranscription plutôt, un étalonnage de gris. Des barrettes d’éléments piézoélectriques qui envoient en cadence des faisceaux d’ultrasons renvoyés à l’écran, ils traversent les tissus et imaginent leurs contours, leurs profondeurs, leurs densités avec une impédance bien menée. Un corps chaud tout collé à moi, sur lequel j’appuie de tout mon haut pour faire apparaître ce que cache le corps qui abrite la vie. Se forme alors au travers de la technologie une sorte d’imbroglio fait de deux subjectivités, mes appréhensions et l’insouciance d’un parent en devenir. Une technocratie de la biophysique dont la portée me dépasse à chaque instant encore.

La tension avant l’examen qui fait, je le sens, contracter ses muscles qui me touchent. Je pose la sonde dans ce moment de battement, celui qui me donne le pouvoir ou la charge de faire basculer la situation vers l’impensé le plus primaire. D’un potentiel de vie vers celui de la mort, de la maladie et des larmes. Chaque ventre qui se rapproche de moi, sur lequel je dépose mes mains avant qu’elles ne soient prolongées par la machine est un horrible Schrödinger cat. Je suis une sorte de média entre la médecine, la science et ce que l’on ne maitrise pas. Ce que l’on ne comprendra jamais, tout ce qui nous dépassera toujours est ramené à une suite de 0 et de 1 que je me dois de démêler avec humanité.

L’imagerie, dont la montée en performance est inarrêtable change le paradigme de la médecine. Elle change aussi notre paradigme de la reproduction. Elle rend réel et palpable ce qui se niche dans nos entrailles, et transfère la potentialité de l’être vers une entité déjà concrète et investie. Sans jamais ne faire que la percevoir et l’interpréter. C’est l’image d’une image qui se doit d’évacuer les angoisses de toute une société. Face au moniteur ce sont deux mécanismes en friction qui travaillent, la projection de l’objet- enfant merveilleux refoulant les idéations tératosensibles, et l’analyse scrupuleuse de chaque pixel, de chaque organe, n’aspirant qu’à la validation de ces espoirs inconscients.


— Sonia Eguavoen de Villeneuve, alias Dr Soso


With humility and tenderness

I set down the probe. Instantly an image takes shape. Or rather a retranscription, a gradation of grays. Piezoelectric elements send out pulsating beams of ultrasounds reflected on the screen, they travel through the tissues and imagine their outlines, depths and densities with a well-managed impedance. A warm body glued against me, on which I press with all my might to reveal what's hidden in the body that shelters life. Through technology, a sort of imbroglio is formed, made up of two subjectivities: my apprehensions and the carefree spirit of a parent-to-be. A technocracy of biophysics, the scope of which still surpasses me at every moment.

The tension before the examination which contracts — I can feel it — the muscles that touch me. I put the probe in this moment of halt, the one that gives me the power or the charge to tip the situation towards the most primal unthinking. From the potential of life to that of death, illness and tears. Every belly that comes near me, on which I place my hands before they are extended by the machine, is a horrible Schrödinger cat. I am a kind of medium between medicine, science and what we don't master. What we will never understand, everything that will always be beyond us, is reduced to a series of 0's and 1's that I must unravel with humanity.

Imaging, with its unstoppable rise in performance, is changing the paradigm of medicine. It is also changing our paradigm of reproduction. It makes real and palpable what nestles in our entrails, and transfers the potentiality of being to an entity that is already concrete and invested. Without ever merely perceiving and interpreting it. It is the image of an image that must evacuate the anxieties of an entire society. Faced with the monitor, two conflicting mechanisms are at work: the projection of the marvelous child-object repressing teratosensitive ideations and the scrupulous analysis of every pixel, every organ, aspiring only to the validation of these unconscious hopes.


— Sonia Eguavoen de Villeneuve, aka Dr Soso



Procrastinator Routine, in collaboration with Sakine





























Binder : Connect I Cut, 2024






Binder : Hierarchy for Dummies, 2024


Binder : Hierarchy for Dummies, 2024


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Binder : Purity Rooms, 2024


Binder : Purity Rooms, 2024


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Binder : Somebody with a Human Touch, 2024


Binder : Somebody with a Human Touch, 2024


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Binder : Mayonnaise Pages, 2024


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